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Tiébélé
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Habitat
Tiébélé
se situe en pays kassena où l'habitat traditionnel est la
"concession" appelée "sonron" en langue kassem.
La
concession est constituée de plusieures cases entourées d'un mur
d'enceinte dans lesqelles vivent les personnes d'une
même famille. Une seule
porte étroite
ouvre vers l'extérieur.
Les cases peuvent
être de 3 formes
Les rondes au toit de paille appelées
"dra" sont réservées aux hommes
célibataires
Les
rectangulaires "mangolo" couvertes en
terrasse,
sont attribuées aux jeunes couples : la femme
vient
vivre dans la famille de son mari.
Les cases en
forme de huit "dinian" sont pour les vieux couples, les vielles femmes
et les enfants en bas âge.
Ceci
implique qu'une concession change d'aspect avec le temps et que
certaines cases se construisent alors que d'autres sont
abandonnées.
Les habitations et greniers sont répartis autour d'un espace
central "naboo" réservé au bétail.
La
construction traditionnelle à partir de terre, d'eau et de
bouse
mélangées se voit maintenent
suppléée par
la brique de terre crue moulée et
séchée au soleil.
La porte d'entrée est basse, souvent de forme arrondie.
Juste
à l'entrée il y a un mur bas qui a l'origine
servait
à protéger les habitants de l'intrusion d'
ennemis et
évite l'entrée d'animaux sauvages.
Les hommes s'occupent de la construction ou de la réfection
des cases durant la saison sèche.
Les
femmes crépissent et décorent les murs de motifs
géométriques durant
les mois de mars à mai. En utilisant des plumes de pintade
comme
pinceau elles représentent des symboles qui devront porter
chance au
lieu, préserver les récoltes et maintenir les
ancêtres dans les
mémoires.
Trois couleurs dominent:
-
le noir, obtenu en écrasant une pierre noire dans l'eau ou
du
goudron.
- le blanc symbole de pureté
et de
beauté qui vient du kaolin sorte de pierre calcaire.
- le rouge
latérite synonyme de puissance.
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Les
décors des maisons ne sont pas faits au hasard et ont tous
une signification.
Voici quelques exemples :
morceau de calebasse
tissu, bande d'étoffe
tambourin d'aisselle
macramé
lune cicatrice
faciale
daba |

La vie de
tous les jours
La vie quotidienne est
très différente selon la saison.
Pendant la
saison pluvieuse (mai à octobre), tout le monde
est dans les champs à butter le mil et le maïs ou
à sarcler le riz ou les
arachides. Le village est plutôt désert et on ne
rentre chez soi qu'à la tombée
de la nuit ; le repas est alors préparé
à l'intérieur de la case en raison de
la pluie. Tout est vert, d'un beau vert lumineux. Le mil
s'élève à 3m de
hauteur : de minuscules sentiers permettent de circuler entre les
plantations.
Pendant la saison
sèche, le village est métamorphosé :
la
campagne est desséchée et c'est une couleur ocre
rouge qui domine. Les gens
sont plus oisifs, discutent sous les manguiers, boivent du dolo dans
les
cabarets.
Le marché
Le
marché se trouve au centre ville, ombragé par des
caïcedrats. Il est composé d'une multitude
de petits "estancos" au ras du sol. Les
femmes proposent des légumes qu'elles revendent,
des céréales
qu'elles ont cultivées ou des produits
transformés tels que du beurre de
karité, des beignets de haricots, des poissons
grillés…
Sur les étals sont
présentés de minuscules sachets en plastique
contenant sucre, sel, épices… Le
pouvoir d'achat est si faible que les Burkinabés ne peuvent
acheter qu'au jour
le jour et en petites quantités.
Groupées dans un coin du marché, les
productrices de charbon de bois offrent
de petits tas de charbon et des fagots de bois secs.

Artisanat
Dans la
région de Tiébélé, on
trouve un village spécialisé
dans la fabrication de poteries. Ce sont uniquement des femmes qui
modèlent les
pots.
Les paniers et chapeaux sont plutôt fabriqués
à la frontière du Ghana
ainsi que les objets en cuir (chèvre).
A Tiébélé, il existe quelques petits
métiers comme le réparateur de vélo ou
mobylette, le cordonnier, l'aiguiseur de
couteaux, le tailleur et aussi le graveur de calebasses.